Texte par Hugo Papillon, #localhero, skateur, Montréal, CAN.
Crédits photo couverture : @danmathieu
ÉPOPÉE #1 : MAROC

Premier constat en arrivant au Maroc, à l'aéroport de Casablanca ; un membre de notre groupe s'étant assis dans l'avion avec nous manque à l'appel. On comprend alors en vérifiant nos textos qu'il a décidé de ''choker'' le voyage une fois' installé dans son siège, sest levé et a ''sacré son camp'' sans avertir personne. Après toutes ces années à voyager avec des groupes de skaters, ils réussissent encore à me surprendre. Le équipage est composé d'un mélange de 10 skaters en provenance de l'Ontario, du Québec, de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard, accompagné de nos 2 guides marocains. Notre mission : tireur un article pour le magazine Planche à roulettes SBC en 2 semaines, testeur le hash le plus réputé du monde et vivre une couple de ''marteaux de la vie'' en route. L'itinéraire est chargé : Casablanca, Marrakech, Ouarzazate, le désert du Sahara et Agadir.
Quand on parle du Maroc, ça évoque le désert et la chaleur, j'ai donc amené des vêtements d'été sans consulter la météo. Mauvaise idée, au nord du pays, ça frôle le zéro et il fait -10 dans le désert la nuit.
Les Marocains sont très accueillants et on s'y débrouille facilement en français. La bouffe y est excellente et les spots de skate (bien que rares) valent le détour. Il faut quand même surveiller ses arrières, particulièrement en ville; beaucoup de gens louchent traînent un couteau et les groupes d'enfants errants sont dangereux. À Casablanca, j'ai vu une dizaine d'enfants ravager une Porsche Cayenne sur un coin de rue, car ses occupants ne pas encore leur donner d'argent, une scène qui décrit bien le climat social d'un pays en plein boom économique dans lesquelles les inégalités sociales sont indécentes.
ÉPOPÉE #2 : AMÉRIQUE DU SUD
Après un interlude de 2 semaines au Québec, c'est seul avec ma copine que j'atterris à Lima, au Pérou, sans aucune planification pour le mois qui s'en vient. Frais débarqués de l'avion, sans bagage (perdus par la compagnie aérienne), un motocycliste en mouvement essaie de m'arracher mon cellulaire des mains. Témoignage : on est loin de chez nous !
Les patineurs à Lima sont putain de malade et on partage la même vibe : tous les jours au même spot à peaufiner sa technique, de purs ''plaza skaters''. J'ai été surpris de la qualité des spots qu'offre cette ville de 9 millions d'habitants et du niveau d'habileté des locaux.
On s'envole ensuite pour Cusco, la capitale des Incas. C'est dans cette région que j'ai vu les plus beaux paysages de ma vie. On y trouve l'incontournable Machu Picchu, au bout d'une route de 7 heures de bus à braver la mort au bord des falaises sur des routes plus que rudimentaires. Sans aucun doute l'un des endroits les plus épiques que j'ai jamais visité, je recommande ce coin de pays à n'importe qui. Arrêt de la chaîne : la Colombie.
Bogota c'est vague. Perds-toi pas, ne baisses pas ta garde et suis ton instinct quand tu ne fais pas confiance à quelqu'un. Au moins les spots de skate étaient très nombreux et j'ai réussi à trouver quelques skaters pas trop hostiles... On se sauve à Medellin! J'ai découvert une ville super moderne et propre, sécuritaire et bien organisée. Des funiculaires font partie de l'efficacité du réseau de transport en commun et la scène de fête est à la hauteur de sa réputation. C'est également la meilleure ville de skate que j'ai trouvé en Amérique latine : des spots uniques, ''smooth'' et beaucoup de skaters.

Notre voyage s'est terminé à Carthagène, une vieille ville fortifiée très touristique. Le vibe des Antilles est palpable, l'eau est chaude et ça fête en masse ! Avis aux gringos, ça peut tourner au vinaigre assez vite si vous refusez de payer votre part aux quêteux. Bien que relativement développé, le pays demeure dans une pauvreté accablante qui cause de réels dangers pour les touristes.
On est sorti de ce voyage avec une bonne base en espagnol (l'anglais ne te dépannera pas là-bas!), un foie endommagé par l'alcool et un soif de découvrir le monde tout aussi intense qu'au départ.